Loire Excellence

Histoire et Architecture

De l’Antiquité au Moyen-Age

En deux mille ans d’histoire, la Vallée de la Loire a rassemblé un patrimoine culturel d’exception

Les flots y racontent l’histoire des paysages sur lesquels ont grandi des châteaux forts ou des châteaux-résidences.

Mais l’histoire de la Vallée de la Loire s’inscrit bien sûr hors de cette séquence. La période antique correspondit également à une activité commerciale et artistique importante. L’occupation romaine fut donc déterminante et elle est encore perceptible dans certaines dispositions urbaines.

L’habitat se développa au Moyen-Age, souvent près des monastères. Petit à petit des résidences puissantes et fortifiées amenèrent une autre concentration de population.

Dans la Vallée de la Loire, de nombreux édifices religieux furent construits à la période romane. Les baies ou les voûtes en demi-cercles parfaits remontent aux XIe et XIIe siècles. Cette architecture sobre est parfois associée à des fresques ou peintures murales, par exemple dans la Vallée du Loir. La décoration sculptée est fréquemment concentrée sur les chapiteaux. Saint-Aignan-sur-Cher présente un magnifique exemple des ces architectures religieuses médiévales.

plafond

L’emploi de l’arc brisé se rencontre à la période suivante. Du XIIe au XVe siècle, les églises gothiques virent le jour dans la Vallée de la Loire et dans la Vallée du Cher. La Trinité de Vendôme, l’église St Nicolas à Blois témoignent de cette évolution. Beaucoup d’églises furent en effet rebâties durant cette période. La période Renaissance ne produisit que peu d’édifices religieux en comparaison des édifices civils. Quant aux XVIIe et XVIIIe siècles, ils ne connurent qu’un petit nombre d’églises. St Vincent, à Blois, marque ce changement de style. L’abbaye de Fontevraud rassemble quant à elle un exceptionnel ensemble du Moyen-Age à l’époque classique.

L’architecture civile fut étroitement liée à l’art militaire. Aux frontières des grands domaines les donjons restent visibles, se dressant fièrement au sommet d’un promontoire. Lavardin, Beaugency ou Montrichard évoquent cette architecture quasi millénaire.

Petit à petit et à l’issue d’une longue période troublée, les châteaux forts connurent une évolution significative. Vu de l’extérieur le château conserve un aspect de forteresse, même si quelques fenêtres prennent place ici et là. Les intérieurs vont s’orner de galeries, les pièces se diversifier et les escaliers se loger sur les façades ; ce sont les escaliers hors-œuvre. La façade François 1er offre à Blois un spécimen abouti de ce type d’escalier. Plus modestement, le château de Fougères-sur-Bièvre ou encore Talcy sont le reflet de ce nouvel élan architectural.

 

La Renaissance

Voici quelques centaines d’années, la vallée de la Loire fut Terre d’élection de nos rois de France.

 

Au XVe siècle, la cour de France séjourna fréquemment à Tours, à Blois, à Amboise. La Vallée de la Loire devint un parfait écrin dans lequel les rois de France déposèrent la Renaissance.

Les châteaux furent accrochés au coteau, en bordure de Loire, posés au sommet d’une colline ou encore édifiés au milieu de landes et de forêts. Aux temps médiévaux, leur silhouette impressionnait et illustrait la position sociale du propriétaire, mais devait avant tout remplir une fonction de défense ! Les grandes expéditions italiennes de Charles VIII accentuèrent des grands changements dans l’art de bâtir.

Louis XII et François Ier poursuivirent cette entreprise et procurèrent à une architecture encore militaire une esthétique nouvelle : les rois de France, enthousiasmés par l’art renaissant, découvrirent en Italie l’élégance de palais, villas, autres châteaux et édifices religieux qui inspirèrent leurs ouvrages architecturaux.

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Comme ses prédécesseurs, François Ier imprima cette Renaissance dans la pierre, véritable manifestation de sa grande passion pour l’architecture.

Pour la plupart, les châteaux de la Loire furent élevés au début du XVIe siècle et devinrent le théâtre de nombreux événements importants de notre histoire.

Suivons la Loire vers Amboise… Bâtie au pied de son château, cette ville ravissante nous accueille au milieu de maisons médiévales sur lesquelles veille la petite chapelle St Hubert. Le château d’Amboise est un haut lieu de l’histoire : Louis XI puis Charles VIII et leurs successeurs vécurent dans cet édifice surplombant la Loire et doté de magnifiques jardins. Une visite guidée vous permettra de voyager dans les siècles.

Invité par François Ier, Léonard de Vinci séjourna non loin d’ici, au château du Clos Lucé. L’artiste accepta l’invitation française et, durant trois années, travailla au service du jeune roi.

Le Clos Lucé, où mourut Léonard de Vinci, renferme aujourd’hui de très intéressants témoignages des compétences de ce génie hors du commun.

Cheminons en remontant le cours de la Loire : Chaumont-sur-Loire apparaît majestueux au sommet du coteau. Aujourd’hui, la réputation du Festival International des Jardins de Chaumont-sur-Loire ne connaît pas de frontières. Dans des temps plus éloignés, Catherine de Médicis, Diane de Poitiers et autres figures de l’histoire firent de nombreux séjours à Chaumont-sur-Loire.

frise et salamandre

Et un peu plus loin sur la Loire, Blois apparaît ; l’ampleur de la façade classique attire l’attention. En qualité de guide-conférencière, je serai à vos côtés pour faire cette visite de Blois et de son château. Les architectures qui se côtoient dans la cour royale témoignent des passages de Louis XII et de François Ier. La visite nous permettra d’aborder différents thèmes entre le Moyen-Age et le XVIIe siècle. Les comtes de Blois érigèrent sur ce promontoire naturel une puissante forteresse. Le roi Louis XII, né à Blois, construisit sur ce même emplacement un château royal d’un tout autre style. La brique et la pierre se marient ici avec élégance dans une façade largement ouverte sur l’extérieur. François Ier, dès son accession au trône, édifie l’aile qui porte son nom. Elle domine majestueusement la ville de son architecture Renaissance. Grâce à la présence de la Cour, de grands personnages vont faire construire châteaux et manoirs. Villesavin est un ravissant exemple de ce type de petit château.

A proximité des grandes demeures, les villes se développèrent. Le matériau ne manquait pas : pierres de tuffeau, argile, bois étaient également employés dans les architectures urbaines. Les maisons à pans de bois étaient associées à l’argile sous forme de terre crue ou de briques. La Sologne, très proche, était en effet  grande pourvoyeuse de ce matériau. Le bois offrait par ailleurs la possibilité de décor sculpté.

Les hôtels particuliers construits en pierre présentaient des fenêtres à meneaux, renfermant souvent une petite cour intérieure et un escalier extérieur, encore très usité au début du XVIe siècle. Les murailles défensives déterminaient les dimensions des parcelles.

A quelques minutes de là, aux portes de la Sologne, s’élève le Château de Chambord. Edifice suscitant immanquablement l’ébahissement, Chambord est sans aucun doute un monument différent des autres.  Je m’efforcerai de lire en votre compagnie, avec l’aide d’une toute récente étude scientifique menée sur le décor sculpté, ce Monument conçu selon un programme.  Nous nous donnerons le loisir d’être curieux pour avoir une nouvelle approche de l’Oeuvre de François Ier.

 

Après le XVIe siècle

Au siècle suivant, les grands ont déserté le Val de Loire : chacun a bien compris que tout se joue à Paris puis à Versailles. Les séjours de Louis XIV à Chambord furent rares et brefs. L’absence de la Cour ne fut pas un déclin définitif. De grands ponts enjambèrent la Loire, les voies de communications se multiplièrent. La Vallée de la Loire conserva une importance certaine dans l’acheminement des grains, vins, fruits et légumes.

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Au cours de cette période, la Vallée de la Loire vit s’épanouir l’architecture classique aux lignes plus sobres. Façades régulières et grands frontons firent alors leur apparition aux abords de Blois, Tours …Cheverny illustre tout à fait cette évolution.

L’exil de Marie de Médicis au château de  Blois et le séjour de Gaston d’Orléans dans cette même ville ponctuèrent le XVIIe siècle ;  Madame de Pompadour séjourna à Ménars, au siècle suivant, où elle entreprit de vastes aménagements intérieurs et extérieurs.

Le XIXe siècle connut à Blois par exemple l’ouverture entre autres de l’usine Poulain et Napoléon III mena de vastes projets pour la mise en valeur de la Sologne toute proche de la Vallée de la Loire.

 

Au milieu du XIXe siècle, les voies de chemin de fer permirent à l’industrie de prendre un nouvel essor .De grands ateliers de tissage naquirent à Romorantin par exemple et dès 1848 les nouveaux moyens de transport permettent à Auguste Poulain de recevoir les matières premières nécessaires à la fabrication de son chocolat.